2 novembre 2021
Edito #3
S’il est un indicateur qui révèle l’attractivité d’un territoire, c’est la production de logements neufs. Après une année 2020 particulièrement déroutante, nous n’avons eu de cesse d’alerter sur la baisse dangereuse des stocks de logements neufs observée depuis plusieurs trimestres.
Plus que jamais, l’immobilier – y compris neuf – est une valeur refuge et la demande reste soutenue en Normandie, signe d’un cadre de vie agréable, nous pouvons en être fiers !
Cependant, nous faisons face à une problématique majeure : le manque d’offre ne permet plus de répondre en totalité à cette demande. Une nouvelle fois encore, l’offre commerciale baisse : -7 % par rapport au 3ème trimestre 2020. La pénurie d’offre devient une réalité et un signal avant-coureur d’une baisse significative de l’activité.
Soulignons qu’avec 500 logements mis en vente ce trimestre, seule la CU Caen la mer reconstitue ses stocks depuis le début de l’année 2021 et y compris sur la ville centre. Quelques opérations emblématiques portent les prix à la hausse (+14%) mais qui attirent les propriétaires occupants qui sont désormais 34% à faire le choix d’un bien immobilier neuf (contre à peine 30% ces derniers mois). Le littoral tire lui aussi son épingle du jeu.
A l‘inverse, nous ne pouvons que regretter une Métropole Rouen Normandie à la peine malgré des ventes à + 10% : seulement 125 logements mis en vente ce trimestre, soit une offre de – 25%.
Plus les mois défilent, plus il est complexe de satisfaire la demande des potentiels acquéreurs. Il en est de même sur le reste du territoire : Le Havre Seine Métropole, qui a connu une belle embellie ces derniers mois, voit ses stocks diminuer de 98%.
Aucune mise en vente sur le département de l’Eure : seule la ville de Vernon disposait depuis quelques années d’un marché structuré en promotion immobilière, son stock est aujourd’hui de 14 lots.
En bref :
- Caen : 15 mois de stock
- Rouen : 9 mois de stock
- Le Havre : 8 mois de stock
- CA Seine Eure : 14 mois de stock
- Evreux : stock 0
- Vernon : 3,5 mois de stock
Au-delà des chiffres, c’est avec une certaine amertume que nous vivons cette période : les besoins en logements sont avérés et la construction reste d’intérêt général puisqu’elle répond au besoin fondamental d’une croissance de la population sur nos territoires. Mais l’acte de construire ne semble plus à la mode sur certains territoires : face aux difficultés d’acceptabilité des projets, des maires ont été élus sur des programmes affichant une volonté de « faire une pause ».
Aujourd’hui, c’est la population qui est bien logée qui refuse la production de nouveaux logements pour les générations à venir. Si nous sommes convaincus du travail à poursuivre sur l’amélioration de la qualité du bâti, sur la nécessité de réinventer les modes d’habitats, de proposer des projets vertueux pour l’environnement, il faut en retour accepter de faire la ville intense et en finir avec les refus de densification.
C’est en nous permettant de construire un étage ou deux de plus, en accord avec les documents d’urbanisme, que nous pourrons imaginer l’aménagement de jardins, véritables lieux de détente et de partage pour les habitants.
Chaque ménage a besoin d’un logement comme lieu de vie, gardons bien cela à l’esprit !
Consulter l’édito du 2ème trimestre 2021.
Bonne lecture, Guillaume BASILE